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21 septembre 2012

Le Mois du Film Documentaire 2012 approche...

Le mois du film documentaire 2012 approche et à cette occasion, un retour sur un réalisateur présenté l'an dernier (article de Ouest-France du 21 septembre 2012)

Corto Fajal tourne sa caméra vers l'île de Tikopia

Cet été, Corto Fajal (à droite) a pris contact avec les habitants de Tikopia. Il y retournera en 2013 pour tourner son documentaireArwestud Films


 

Son documentaire, « Jon face aux vents », a connu un joli succès. Le cinéaste breton repart. Cette fois-ci dans le Pacifique, sur une île où les habitants vivent en quasi-autarcie depuis 3 000 ans.

Qui connaît Tikopia ? Cette île volcanique de 15 km2 de l'archipel des Salomon, dans l'Océan Pacifique, est située à plus de 130 km de l'île la plus proche. Elle est habitée par près de 2 000 Polynésiens « qui y vivent en symbiose avec la nature depuis 3 000 ans » explique Corto Fajal. Le cinéaste installé en Bretagne, en revient. Un premier séjour pour valider la faisabilité de son deuxième documentaire long-métrage.

 « Accros à l'énergie »

Son premier film, « Jon face aux vents », tourné chez les éleveurs de rennes du grand Nord en 2010, a été diffusé cette année, pendant quatre semaines en salle et présenté au cours de 125 soirées débat partout en France.

Un encouragement à continuer dans cette voie. Car Corto Fajal s'intéresse « à la relation fragile entre l'homme et son territoire. Aux sociétés traditionnelles qui voient la modernité frapper à leur porte. »

C'est le cas des 2 000 Tikopiens, cultivateurs et pêcheurs. A 900 milles d'Oniara - la capitale des îles Salomon - les vingt tribus qui composent la population de l'île, vivent en quasi-autarcie et ne connaissent pas l'argent. Un subtil système d'alliances y a, jusqu'ici, évité la consanguinité. Ravitaillés une fois par mois par bateau, quand le temps le permet, ils sont dirigés par quatre chefs qui garantissent la justice et l'équité de la répartition des ressources naturelles.

En 2002, le cyclone Zoé a dévasté une partie de la petite île. Les habitants ont réussi à échapper aux rafales de vent en se cachant dans des grottes. Leurs villages ont été détruits. Les plages de sable ont été rabotées. Et la barrière de corail qui les protège diminue de 50 cm par an. « Contrairement à nous, eux connaissent les limites de leur planète. »

C'est cette micro-société fragile que Corto Fajal, cinéaste engagé, a choisi d'observer et de filmer. « Il n'y a qu'une vieille télévision sur l'île. Mais les Tikopiens sont devenus accros à l'énergie. Ils ont besoin du solaire, des piles, des batteries. Soit, ils cèdent brutalement aux sirènes du modernisme, soit ils font appel à des gens bienveillants qui vont les aider à prendre le développement par le bon bout de la lorgnette. Les Tikopiens peuvent encore choisir leur avenir. » C'est la façon dont ils vont opérer ce choix qui intéresse Corto.

De retour du Pacifique, il se consacre, cet automne, à l'écriture de l'histoire qu'il va partir tourner l'an prochain. Il s'occupe aussi de mobiliser ses réseaux et les partenaires qui l'aideront à mener à bien son aventure (Facebook/tikopialefilm.com). Les écoliers de Tinténiac et de Bécherel vont être mis en relation avec ceux de Tikopia.

Corto Fajal est présent à Pléneuf-Val-André, à l'occasion de Doc Ouest, les 12e Rencontresdocumentaires, jusqu'au 22 septembre.

Philippe GAILLARD.

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