Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

04 octobre 2014

Café littéraire "Coups de coeur" du vendredi 3 octobre

La dizaine de lecteurs présents à ce café littéraire ont évoqué un grand nombre de titres,  avec grand plaisir et une diversité incroyable.

Le Jour des corneilles / Jean-François Beauchemin. Ce roman québécois peut gêner de prime abord par son écriture proche du vieux français et un vocabulaire fabriqué. Au cœur de la forêt, à l’écart du reste des hommes, un père et son jeune fils mènent une existence sauvage, dure et désolée, semblable à celles des bêtes qu’ils côtoient. Un jour, l’inévitable collision entre cette réalité et celle du monde civilisé se produit, et le fragile édifice mental construit par eux se lézarde, puis s’écroule. Passé les premières pages, toute la poésie du texte apparaît.

Cadres noirs / Pierre Lemaître. Alain Delambre est un cadre de cinquante-sept ans anéanti par quatre années de chômage sans espoir. Ancien DRH, il accepte des petits jobs démoralisants. À son sentiment de faillite personnelle s’ajoute bientôt l’humiliation de se faire botter le cul pour cinq cents euros par mois… Aussi, quand un employeur, divine surprise, accepte enfin d’étudier sa candidature, Alain Delambre est prêt à tout, à emprunter de l’argent, à se disqualifier aux yeux de sa femme, de ses filles et même à participer à l’ultime épreuve de recrutement : un jeu de rôle sous la forme d’une prise d’otages. Il s’engage corps et âme dans cette lutte pour regagner sa dignité. S’il se rendait soudain compte que les dés sont pipés, sa fureur serait sans limite. Et le jeu de rôle pourrait alors tourner au jeu de massacre. Dès le départ, le suspense vous prend, mais c’est plus la société qui est décrite qui fait peur, plus que l’acte commis par le héros. La tension monte tout au long du récit, notamment avec la scène de la fausse prise d’otages. C’est un polar décalé qui rompt avec les codes traditionnels.

Curriculum Vitae / Christian Blanchard. Tout commence dans la salle d'un tribunal: un accusé attend le verdict des jurés. On ne sait pas qui il est, simplement qu'il est enchaîné et que son procès est très médiatisé.

Et là il va se mettre à raconter son parcours....et c'est un parcours noir très noir qu’il va nous livrer. Le parcours d'un homme qui va être confronté à tant de violence physique et morale, entre un beau-père violent, des moines pédophiles,  que l'issue de sa vie ne pouvait pas être autre.De son enfance à son procès, chaque étape de sa vie nous est livrée sans fioriture, brute, dure, les mots nous atteignent au plus profond de notre être, nous nous interrogeons : y avait il un autre destin possible pour cet homme ? Aurait-il pu échapper à cela ? On passe un très bon moment malgré des scènes et descriptions qui peuvent choquer. C’est un roman très noir, très psychologique et malgré tout très prenant.

 

L’Île des oubliés / victoria Hislop. L'été s'achève à Plaka, un village sur la côte nord de la Crète. Alexis, une jeune Anglaise diplômée d'archéologie, a choisi de s'y rendre parce que c'est là que sa mère est née et a vécu jusqu'à ses dix-huit ans. Une terrible découverte attend Alexis qui ignore tout de l'histoire de sa famille : de 1903 à 1957, Spinalonga, l'île qui fait face à Plaka et ressemble tant à un animal alangui allongé sur le dos, était une colonie de lépreux... Quels mystères effrayants recèle cette île, que surplombe les ruines d'une forteresse vénitienne ? Pourquoi, Sophia, la mère d'Alexis, a-t-elle si violemment rompu avec son passé ? La jeune femme est bien décidée à lever le voile sur la déchirante destinée de ses aïeules et sur leurs sombres secrets... Ce roman tourne autour des non-dits, des secrets de famille. Le style reste classique mais le texte est prenant et intéressant sur le plan historique. Un véritable plaidoyer contre l’exclusion. Disponible à la Médiathèque de Sulniac.

 

L’Enfant de la Cerisaie / Geneviève Senger. Ce roman parle lui-aussi de non-dits familiaux, avec une pointe de suspense, avec une écriture intéressante. Disponible à la Médiathèque de Sulniac.

 

L’Enfant de tous les silences / Kim Edwards. Un père qui croit protéger les siens, une fillette oubliée, une famille déchirée par un terrible secret... Un roman bouleversant sur les non-dits et le pouvoir de l'amour. 1964. Une terrible tempête de neige paralyse le Kentucky. Le Dr David Henry n'a pas le choix : il doit accoucher lui-même sa jeune épouse, Norah. Vient d'abord un magnifique garçon, puis une petite fille... trisomique. En un instant, David, persuadé d'agir pour le mieux, va prendre une décision tragique : il confie la petite à Caroline, son infirmière, qui doit la mener dans une institution spécialisée. A Norah, il annonce que le bébé n'a pas survécu. Mais Caroline choisit de sauver la petite et de l'élever comme sa propre fille... Des années plus tard, la vérité sur cet enfant de tous les silences ressurgit, et avec elle des conséquences dramatiques pour la famille déchirée... Encore une fois, les non-dits vont constituer la trame de ce roman. Disponible à la Médiathèque de Sulniac.

 

Complètement cramé / Gilles Legardinier. Arrivé à un âge où presque tous ceux qu’il aimait sont loin ou disparus, Andrew Blake n’a même plus le cœur à orchestrer ses blagues légendaires avec son vieux complice, Richard. Sur un coup de tête, il décide de quitter la direction de sa petite entrepriseanglaise pour se faire engager comme majordome en France, pays où il avait rencontré sa femme. Là-bas, personne ne sait qui il est vraiment, et cela lui va très bien. Mais en débarquant au domaine de Beauvillier, rien ne se passe comme prévu… Entre Nathalie, sa patronne veuve aux étranges emplois du temps; Odile, la cuisinière et son caractère aussi explosif que ses petits secrets; Manon, jeune femme de ménage perdue; Philippe, le régisseur bien frappé qui vit au fond du parc, et même l’impressionnant Méphisto, Andrew ne va plus avoir le choix. Lui qui croyait sa vie derrière lui va être obligé de tout recommencer. Un titre pour passer un bon moment, pour se détendre et rire, à découvrir pour son côté déjanté.

 

Le Cinquième Beatles / Vincent Duluc. George Best a été la première popstar du football, un joueur d’une grâce infinie, un génie, une gueule d’ange qui a débarqué dans la nuit en même temps que la minijupe et la pilule. Les penseurs d’alors affirmaient que les Beatles s’occupaient de la musique et George Best de la chorégraphie. Il est devenu une légende parce qu’il a arrêté le football de haut niveau à vingt-sept ans, dans le désintérêt d’autres sommets, parce que la plupart de ceux qui l’ont vu étaient persuadés qu’il était le plus grand, parce que personne n’a jamais osé, ni avant ni après, vivre et brûler comme lui. Le Cinquième Beatles est une histoire d’innocence, de sexe et de rock’n’roll. Tout au long du texte, une mélancolie s’installe, une tristesse infinie qui parcourt l’écriture, tout comme le héros qui brûle sa vie.

 

Le Premier été / Anne Percin. Deux soeurs se retrouvent une fin d’été en Haute-Saône afin de vider la maison de leurs grands-parents décédés. Catherine, la benjamine, s’est tenue loin de ce village. Pourtant, chaque coin de rue ou visage croisé fait surgir en elle des souvenirs précis et douloureux… Tout en subtilité et pureté, l’’auteur nous fait une superbe description des couleurs et des odeurs du sud, un véritable travail autour d’une histoire sur laquelle s’est bâtie toute une vie.

 

L’Œuvre en fragment / Kateb Yacine. Ce poète au chant bouleversant, soudainement émergé de l'Algérie profonde, a marqué de son étoile de sang toute la génération de l'après-Seconde Guerre mondiale. Il est urgent de lire, d'entendre aujourd'hui ce grand autre de nous-mêmes, ce clandestin qui s'introduit dans notre mémoire à la faveur d'un équivoque passeport de langue française et nous dérange par tant de familiarité mêlée à tant d'étrangeté radicale. Alors que nous nous accrochons aux pans de notre identité, refusant de reconnaître que l'autre, depuis des siècles, est déjà en nous, Kateb nous force à nous décentrer, à entrer par mimétisme dans son jeu et son monde afin que, dans le jardin parmi les flammes, notre cœur devienne capable de toutes les formes. Cet ouvrage comporte de petits bouts de texte, de poésies, de théâtre non publiés et les poèmes de jeunesse de l’auteur.

Esprit d’hiver / Laura Kasischke. Réveillée tard le matin de Noël, Holly se voit assaillie par un sentiment d'angoisse inexplicable. Rien n'est plus comme avant. Le blizzard s'est levé, les invités se décommandent pour le déjeuner traditionnel. Holly se retrouve seule avec sa fille Tatiana, habituellement affectueuse, mais dont le comportement se révèle de plus en plus étrange et inquiétant... C’est un huis-clos à deux personnages, où l’on sent la tension monter, la catastrophe arrivée et malgré tout, le véritable dénouement n’a lieu qu’à la toute dernière page. La question de l’adoption est également très finement amenée. Disponible à la Médiathèque de Sulniac.

Sukkwan Island / David Vann. Une île sauvage du Sud de l’Alaska, accessible uniquement par bateau ou par hydravion, tout en forêts humides et montagnes escarpées. C’est dans ce décor que Jim décide d’emmener son fils de treize ans pour y vivre dans une cabane isolée, une année durant. Après une succession d’échecs personnels, il voit là l’occasion de prendre un nouveau départ et de renouer avec ce garçon qu’il connaît si mal. La rigueur de cette vie et les défaillances du père ne tardent pas à transformer ce séjour en cauchemar, et la situation devient vite incontrôlable. Jusqu’au drame violent et imprévisible qui scellera leur destin. Ce roman noir comporte de très belles descriptions mais peut paraître un peu lourd. La relation père-fils difficile, mais qui se découvre peu à peu, est le thème central du roman.

 Le Chardonneret / Donna Tartt. Qui est Theo ? Que lui est-il arrivé à New York pour qu'il soit aujourd'hui, quatorze ans plus tard, cloîtré dans une chambre d'hôtel à Amsterdam comme une bête traquée ? Qu'est devenu le jeune garçon de treize ans qui visitait des musées avec sa mère et menait une vie de collégien ordinaire ? D'où vient cette toile de maître, Le Chardonneret, qu'il transporte partout avec lui ? Il ne faut pas s’arrêter à l’épaisseur du livre (800 pages !), car la traduction est excellente et le texte extraordinaire. Ce n’est pas un polar mais il en comporte certains éléments, comme les excès et la violence. Disponible à la Médiathèque de Sulniac.

La Lettre à Helga / Bergsveinn Birgisson. Mon neveu Marteinn est venu me chercher à la maison de retraite. Je vais passer le plus clair de l’été dans une chambre avec vue plongeante sur la ferme que vous habitiez jadis, Hallgrímur et toi. » Ainsi commence la réponse – combien tardive – de Bjarni Gíslason de Kolkustadir à sa chère Helga, la seule femme qu’il aima, aussi brièvement qu’ardemment, d’un amour impossible. Et c’est tout un monde qui se ravive : entre son élevage de moutons, les pêches solitaires, et sa charge de contrôleur du fourrage, on découvre l’âpre existence qui fut la sienne tout au long d’un monologue saisissant de vigueur. Car Bjarni Gíslason de Kolkustadir est un homme simple, taillé dans la lave, pétri de poésie et d'attention émerveillée à la nature sauvage. Ce très court roman est très écrit. Disponible à la Médiathèque de Sulniac.

10:14 Publié dans Animations | Commentaires (0)

Les commentaires sont fermés.